L’alimentation = votre REER santé

Publié le par AQDR

Les aliments à haute valeur nutritive = un placement garanti

Par Sophie Venne, Nutritionniste diététiste
Membre du Groupe Harmonie Santé

 

Certaines situations frappent particulièrement notre imaginaire et, même teintées de tristesse, elles réveillent nos énergies profondes et les incitent à se mobiliser. La plupart d'entre vous avez sans doute vécu de telles excitations.

En effet, comment pouvons-nous demeurer indifférents devant un jeune paraplégique qui lutte de toutes ses forces restantes pour recouvrer une certaine autonomie, ou encore face à une personne âgée qui se dit prisonnière d'un fauteuil orthopédique et qui, malgré cela, s'accroche fébrilement à la vie.

Vous me direz que personne n'y échappe, qu'un jour ou l'autre, la fatalité nous rejoint et je ne saurais vous contredire, bien sûr. Mais serait-ce irréaliste, pendant le laps de temps dont nous disposons encore individuellement, de tenter de retarder au maximum un tel état de dépendance ? Je crois sincèrement que c'est possible jusqu'à un certain point, du moins devons-nous faire des efforts dans cette direction. La science actuelle ne nous offre-t-elle pas une panoplie de trucs pas toujours si bêtes ? Pensons aux nouveaux médicaments, aux méthodes de traitement modernes, aux programmes divers insistant sur la bonne forme physique, la saine alimentation, le contrôle des émotions dont
particulièrement le stress, etc.

Utiliser des moyens qui assurent une prise adéquate de ses médicaments, suivre les précieux conseils d'un médecin traitant, manger davantage de fruits et de légumes frais, troquer les viandes rouges pour le poulet et le poisson, participer à des séances de conditionnement physique, s'offrir des distractions valorisantes, tout cela enrobé d'une bonne dose de RIRE, ce rire qui amoindrit si bien les chocs, voilà de bons outils à la portée de toutes et de tous. Bonne réflexion et longue vie à chacune et à chacun
au milieu des vôtres.

Grands consommateurs de médicaments, les aînés souffrent de divers troubles reliés à l'alimentation comme une digestion plus lente et des malaises gastro-intestinaux. Plusieurs vivent avec des problèmes de santé chroniques comme les maladies du coeur, le diabète, l’arthrite, l’ostéoporose et autres pathologies. Ces maladies obligent alors ces personnes à modifier leurs habitudes alimentaires.

Bonne nouvelle !

La majorité des aînés sont prêts à faire les changements qui s’imposent pour retrouver leur énergie, leur bien-être, la santé et jouir d’une belle qualité de vie. Clientèle allumée, la plupart n’hésitent pas à changer leurs habitudes alimentaires, à goûter et à intégrer de nouveaux mets tels le tofu, les légumes variés, les recettes à base de légumineuses, divers poissons, le yogourt, etc. On a aussi observé que plusieurs aînés consultent davantage le tableau des valeurs nutritives et choisissent de plus en plus des aliments de bonne valeur nutritive. Retraités, ils ont le temps d’être à l’écoute d’émissions d’information visant une saine alimentation. Les aînés en santé accordent également beaucoup d’importance à l’atmosphère entourant les repas, le plaisir de manger, l’esthétisme et les mets-santé.

L’autre côté de la médaille…

Et pourtant, on s’inquiète beaucoup de l’état nutritionnel des aînés. On note trop souvent un apport énergétique trop faible (certains ne mangent pas assez) dont la conséquence mène à la dénutrition. Les sondages indiquent qu’un grand nombre ne respecte pas les recommandations du Guide alimentaire canadien. La dénutrition (perte de poids, affaiblissement du système immunitaire, etc.) amène des complications qui, si elles ne sont pas réglées rapidement, entraîneront des séjours en milieu hospitalier.

Selon la littérature, il semble que les connaissances et les pratiques des aînés en matière de nutrition soient similaires à celles des adultes plus jeunes. Fait surprenant, seulement 40 % des aînés connaissent les recommandations du Guide alimentaire canadien comparativement à 68 % pour les 18-34 ans. Malgré le fait que les besoins en énergie, vitamines et minéraux sont sensiblement les mêmes en vieillissant, c’est le manque d’appétit qui retient davantage notre attention.

Soyez attentif à ce qui se passe autour de vous! Et si vous notez un de ces signaux, voyez-y, cela pourrait grandement aider une personne que vous estimez.

Voici quelques facteurs susceptibles de modifier les habitudes alimentaires des aînés et qui peuvent mener à une dénutrition :

La solitude, la dépression, l’ennui, la perte d’un être cher

Ces situations constituent souvent l’élément déclencheur d’un éventuel problème alimentaire. Pour certains, vivre seuls et préparer un repas représente une tâche lourde, ennuyeuse et décourageante. Plusieurs aînés, plus majoritairement des hommes, n’ayant jamais cuisiné et se retrouvant seuls, ne savent pas comment se nourrir convenablement… 

L’isolement social
L’appauvrissement du réseau d’amis, la crainte de sortir de la maison et le goût de rester chez-soi ont pour conséquence un retrait de la vie sociale. Il semble cependant que les femmes soient moins dépendantes du réseau social lorsqu’il est question d’assurer la qualité de leur alimentation. 

Les revenus limités
Les faibles revenus avec lesquels plusieurs aînés doivent composer sont également une source de stress et de restriction. Selon les chercheurs, l’insuffisance de ressources financières représente un des facteurs les plus susceptibles d’affecter négativement la qualité des apports nutritionnels des aînés.

Le style de vie actif/inactif
La quantité de nourriture consommée devrait être proportionnelle au style de vie. L’exercice facilite la digestion et soulage la constipation tout en réduisant les moments de dépression et en renforçant l’estime de soi.

Les problèmes de déplacement et la douleur physique
Évidemment, les inconforts nuisent à l’approvisionnement alimentaire. La difficulté à préparer un repas augmente le risque d’avoir une alimentation de moins bonne qualité.

La maladie, les médicaments et les invalidités :
Certains médicaments et plusieurs maladies altèrent parfois l’apport alimentaire et peuvent causer la nausée, la perte d’appétit ou réduire la capacité du corps à absorber les nutriments.

Le stress, les problèmes de sommeil et la fatigue
La consommation de stimulants, tels le café, le thé, les sucreries, peut influencer l’appétit et en restreindre la quantité.

Les difficultés de mastication
Une bouche édentée, des maux de dents ou des prothèses dentaires mal ajustées peuvent entraver l’acte alimentaire.

 

L’appétit :

La prise alimentaire est d’abord reliée à un phénomène physiologique. L’appétit tend à diminuer au fil des années. En vieillissant, plusieurs changements modifient les mécanismes régulateurs de la prise alimentaire et entraînent une réduction de l’appétit.

Il faut alors retrouver le goût de manger. Voici quelques petits trucs :
- se trouver dans un environnement calme et agréable pour le repas;
- effectuer de petites recettes simples avec des ingrédients que l’on aime;
- manger à des heures régulières;
- prendre de petits repas et des collations ou 6 petits repas par jour au lieu de 3 gros repas;
- diminuer la quantité de soupe aux repas;
- des repas servis à température ambiante (ex. un sandwich) sont souvent plus appréciés pour pallier ce manque d’appétit; toutefois, la préparation de mets mijotés (soupe, bouillis…) qui dégagent certains arômes peut aussi stimuler l’appétit;
- s’offrir des plats pré-préparés du commerce ou se garder en réserve des mets qui demandent peu de préparation pour les jours où manque l’envie de cuisiner;
- se servir une assiette colorée (fruits et légumes de toutes sortes); on mange d’abord avec les yeux!
- faire une promenade avant le repas.

Comme dans le bon vieux temps…

Mon conseil, invitez-vous entre amis et préparez votre repas ensemble. À la bonne franquette! Improvisez avec les aliments que vous avez et sans achat particulier. En s’entraidant, la préparation du repas devient moins monotone et cela stimule l’appétit. Quoi de plus facilitant que de manger en agréable compagnie!

Et surtout n’hésitez pas à consulter un(e) diététiste nutritionniste afin de vous assurer que votre alimentation est adéquate et que vos besoins nutritionnels sont comblés. Parfois, il suffit de simples petits ajustements et votre corps en ressentira les bienfaits. D’éventuels problèmes pourront ainsi être évités.


Références:
· Documents d’information conçus par les diététistes du groupe Harmonie Santé.
· Ferland Guylaine, Alimentation et vieillissement, Principaux problèmes nutritionnels chez la personne âgée, Presses de l’Université de Montréal, 2003
· La nutrition et les personnes âgées. L’appétit : pas toujours au rendez-vous… Santé et Service sociaux, Publication du Québec, 2004

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